La loi sur le renseignement, dont j’ai déjà parlé par ici, a été approuvée par 25 députés français, tandis que cinq s’y sont opposés. Ils étaient donc 30 présents pour voter une loi qui touche aux libertés individuelles. 30 sur une législature comptant 577 députés.
C’est-à-dire qu’environ 5 % des députés se sont donnés la peine de se déplacer. Bien entendu, il peut arriver que l’on ait un empêchement. Certains députés peuvent être occupés par leur travail en commission. Cela dit, est-ce véritablement déraisonnable d’espérer qu’ils soient plus de 50 % à participer au débat et à l’amendement d’un projet de loi ?
Pardonnez-moi : rendre le vote obligatoire pour les citoyens français, c’est du bon sens républicain, tandis que demander que les députés soient présents pour remplir le mandat pour lequel ils ont été élus, c’est du populisme…
On entend souvent dire que la France a du mal à se réformer, mais qu’en est-il de la capacité du monde politique à se réformer lui-même ?
Parmi les dispositions adoptées, il y a l’installation de boîtes noires chez les fournisseurs d’accès à Internet. La finalité de ces boîtes noires est de permettre d’identifier automatiquement les individus en voie de radicalisation. Le gouvernement indiquant que cela se fera tout en respectant l’anonymat des internautes ; il en ressort que l’on peut identifier quelqu’un de manière anonyme…
Soit dit en passant, à l’exception de Manuel Valls auquel on peut au moins donner le crédit de la cohérence, en 2009, le Parti socialiste a publié un Livre noir des libertés individuelles qui entre clairement en contradiction avec la loi sur le renseignement. Il est tout à fait possible de changer d’avis avec le temps, mais on peut tout de même attendre que les raisons de ce changement soient explicitées. Or, j’ai pu rater quelque chose, mais il ne me semble pas que le Parti socialiste ait fait l’effort d’une telle explication.
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